|
Le groupe Sex débute comme trio, formé du guitariste Yves Rousseau, du batteur Serge Gratton, et le chanteur Robert Trépanier (également le bassiste/flûtiste/joueur d'harmonica). Leur premier album sort à titre éponyme en 1970. Le son est d'un blues-rock pésant mais rudimentaire, avec des pièces qui semblent un amalgam de groupes brittaniques tels Budgie et Black Sabbath. (Ce trait pourrait expliquer le titre de « psychédélique » que donnent certains à l'album.) Les textes anglais sont chantés avec un accent français assez prononcé (un trait commun avec plusieurs groupes québécois de l'époque, avant l'arrivée des textes entièrement francophones du groupe Dionysos, groupe qui a partagé l'estrade à plusieurs reprises avec Sex). Les titres et textes des pièces reflètent le nom du groupe, parfois jusqu'à des niveaux pénibles. Les pièces « Come, Wake Up! » et « Not Yet », également lancées sur 45-tours, font parti des moments saillants de l'album. L'obsession du groupe avec leur nom se poursuit lors de leur deuxième album. « The End of My Life » parut en 1971, rempli de pièces telles « Syphilissia », reliées par un concept qui voit un jeune homme débuter une vie sexuelle en peine de coeur, suivie d'une promiscuité accrue, d'une transmission terminale et, en fin de compte, l'attente de sa mort. Le flûtiste/saxophoniste Pierre (Pedro) Ouellette se joint au groupe, ce qui apporte un peu de diversité musicale. La pièce qui débute l'album, « Born to Love » commence d'un ton psych-blues pour le temps d'une minute, adoptant ensuite un penchant jazz-rock et amenant un goût progressif lors de sa conclusion. L'extrait 45-tours de l'album, « I'm Starting My Life Today » est une aventure blues-rock assez intéressante. Le blues rudimentaire (mais bien exécuté) de la pièce « Emotions » ne satisfait pas autant, malgré son intro effréné à l'xylophone et au saxophone (rappelant Frank Zappa and the Mothers of Invention). Quelques pièces ressemblent de loin comme l'oeuvre du groupe post-psychédélique Blue Öyster Cult. Seule la pièce titre (d'une durée de 8 minutes) quitte le monde du blues psychédélique afin d'embrasser un son progressif, cette pièce agréable coiffée d'une allure semblable à Jethro Tull. Le groupe se vut géré par Pierre Gravel de Granby, également gérant de W.D. Fisher (qui endisquait aussi chez Trans-Canada). Les albums des deux groupes souffrent de l'accent francophone prononcée du chanteur, ce qui détourne un peu l'attention de l'auditeur de la musique qui a mal vieilli. Et, toujours comme W.D. Fisher, ce groupe ne réussit à traverser la frontière qui sépare le psychédélique des années '60 du progressif des années '70, dont ce dernier vut une explosion de véritable inspiration, d'originalité et d'aptitude musicale sur la scène musicale québécoise. |
Sex was formed by Yves Rousseau (guitar), Robert Trepanier (vocals, bass, flute, harmonica), and Serge Gratton (drums). They released a self-titled album in 1970. The LP features rudimentary hard rock tracks based on heavy blues, a style prevalent in Britain at the time. (In fact, one could describe the album as a cross between Budgie and Black Sabbath.) This strong blues influence could explain it being labeled as "psychedelic" by some. Lyrics are sung in English with a heavy French accent, which was still mostly the case in Quebec, until Dionysos, who played many shows with Sex, broke the trend by singing all in French. Song titles and lyrics are consistent with the group's name, and contain some disturbing themes. Highlights on the album include "Come, Wake Up!" and "Not Yet", both of which were released as a single. 1971 saw the release of a second LP entitled "The End of my Life". Their obsession with the group's name returned with a vengeance, this time producing tracks like "Syphilissia" and an overall concept concerning a young man whose sexual "coming of age" involves heartbreak followed by promiscuity, then terminal infection, and ultimately imminent death. The band added Pierre (Pedro) Ouellette on sax and flute, lending a little more variety to the music. The album opener, "Born to Love", starts off as psych-blues for the first minute, embarking suddenly on a jazz-rock penchant for the next, and bringing in a prog twist for its conclusion. "I'm Starting My Life Today" is an interesting blues-rock venture that was chosen as album single. "Emotions" is not so successful, initially bordering on prog-rock with a frantic sax-and-xylophone intro that recalls Frank Zappa and the Mothers of Invention, but settling immediately thereafter into a rudimentary (though adequately performed) blues. Some tracks can find a distant comparison to post-psych group Blue Öyster Cult. Only the 8-minute title track that closes off the album succeeds in completely breaking past the psychedelic/blues barrier into the realm of the progressive, with enjoyable stylings resembling early Jethro Tull. Like label-mates W.D. Fisher, Sex was managed by Pierre Gravel out of Granby, and both bands' vocals (sung in broken English) detract the listener somewhat from the now dated sounding music. Also, like W.D. Fisher, Sex failed to bridge the gap from the psychedelic 1960's into the progressive realm of the 70's, when true inspiration, originality and musicianship finally exploded in Quebec music. |