Incubus. De nos jours, ce nom évoque presque automatiquement un très populaire groupe californien de rock alternatif. Pourtant, plusieurs années auparavant, une autre formation musicale a porté ce même nom. Le groupe se forme en 1970 autour du quatuor de Léo England (batterie), Michel Phaneuf (claviers), André Deguire (guitare/voix), et Luc Giroux (basse électrique). Dès son début, le groupe travaille fort dans le style rock progressif du jour et ne joue que du matériel original. Les influences varient de Procol Harum, King Crimson, et Emerson, Lake & Palmer. Bien que l'orgue Hammond domine le son du groupe, le mellotron et les synthétiseurs se faufilent également parmi le trio de guitare, batterie, et basse électrique.

Suite à la dissolution de cette première formation en fin 1971, le groupe se reprend quelques mois plus tard avec Marc Delage (guitare/basse/voix) qui rejoint England et Phaneuf. Un deuxième guitariste, Pierre Poulet s'ajoute au groupe en 1973. Ensemble, ces trois éditions du groupe offrent des centaines de spectacles au Québec, partageant la scène avec des groupes renommés tels Cactus (avec des anciens membres de Vanilla Fudge), Mashmakhan, April Wine, Offenbach, Souls of Inspiration et bien d'autres.

C'est au mois de janvier 1974 que le groupe s'envole vers la France dans le but d'enregistrer dans un studio renommé, le Studio Strawberry à Hérouville au nord de Paris. Ce studio, qui est situé dans l'ancien château de Colette, célèbre femme de lettres, a accueilli des noms prestigieux tels les Rolling Stones, David Bowie et Elton John. L'accès facile aux synthétiseurs et mellotron ont permis d'amples arrangements lors d'un enregistrement de qualité. Du travail accompli au cours de cette semaine de rêve, quatre pièces furent retenues... mais le groupe se dissout cette même année sans album achevé.

C'est toujours au mois de janvier (quoique trente-trois ans plus tard) que cinq moins jeunes Québécois décident de terminer le travail amorcé en 1974 et de produire enfin un album avec la musique d'Incubus. Suite à leur participation à d'autres groupes progressifs tels SAD, Igor, et Polygone, England, Delage, et Phaneuf amènent deux confrères de ces groupes (Claude Phaneuf et André Barrière). Le quintent entreprend donc de faire revivre quatre autres pièces du répertoire original de l'époque d'Incubus, et de les enregistrer avec les moyens techniques actuels. L'enregistrement s'amorce les 29 et 30 septembre 2007 au Studio Red Tube à Saint-Jean-sur-Richelieu. Une fois complété, il dépassera en qualité et en raffinement toutes les attentes initiales.

Un nouveau hic s'ajoute lorsque l'équipe apprend de l'existence de l'ensemble Incubus de la Californie. C'est ainsi que le groupe adopte un nouveau titre, soit ExCubus, et choisit de faire allusion à leur ancien nom dans le titre de leur album. « Mémoires incubussiennes » voit le jour au mois de septembre 2008, portant le fruit tant attendu de ce groupe classique et populaire de l'époque. Suit un deuxième album en 2011 du nom de « Lagauchetière » , son nom emprunté de la rue sur laquelle vivait en commun les membres d'Incubus au début des années 1970. Celui-ci amène davantage des pièces de cette même époque, en plus de compositions tirées des groupes Igor. De plus, les plus nouveaux membres d'ExCubus amènent plusieurs pièces de leur ancien groupe Coenobium. Résultat: une sélection de pièces à la fois variée mais unie. Somme toute, une excellente preuve de l'épanouissement continu de ce groupe sur la scène progressive québécoise.

The group known today as ExCubus was founded in 1970 in Montreal, Canada, under the name "Incubus". At that time, it included four musicians : Léo England on drums, Michel Phaneuf on keyboards, André Deguire on guitar and vocals, and Luc Giroux on bass. The band split at the end of 1971 and reformed a few months later as a trio with Marc Delage joining England and Phaneuf on bass, guitar and vocals. In 1973, another guitarist, Pierre Poulet, was added to the line up. From its very beginning, the band worked in the progressive rock style and wrote all its own material, influenced by such legendary groups as Procol Harum, King Crimson and Emerson, Lake & Palmer. Making heavy use of the Hammond organ, the band also added mellotron and synthesizers to its keyboards, guitar, bass and drums setup.

All in all, the "Incubus from Montréal", as we may call it, was active from 1970 to 1974, giving hundreds of shows all around the province of Quebec and sharing the stage with such groups as Cactus (ex-Vanilla Fudge), Mashmakhan, April Wine, Offenbach, Souls of Inspiration and many others.

Come January 1974, the group experienced what could only be considered a dream to many a band in the Quebec scene: an invitation to record in the world-reknown Strawberry Studios in Herouville, north of Paris, France. Located in the Château d'Hérouville (former residence of the famous female author Colette), this studio was formerly graced by the presence of prestigious artists such as Elton John, David Bowie and the Rolling Stones. The band made quick use of studio's arsenal of mellotrons and synthesizers, fleshing out their sound on a high-quality recording. Out of the week's work, four pieces were deemed satisfactory... but the group would not record again before its split, that same year.

Thirty-three years later and after participating in subsequent progressive groups such as SAD, Igor and Polygone, three of the four members would return to the studio (once again, in January) to complete the work begun in 1974. With the help of two bandmates from Polygone (Claude Phaneuf and André Barrière), England, Delage and Phaneuf returned to their former setlist to record four more compositions using modern recording techniques. Recording sessions are completed September 29th and 30th, 2007 in Saint-Jean-sur-Richelieu, at the Red Tube Studio. The final product exceeds the group's hopes in both quality and refinement.

After all these years, however, a new situation emerges: the success of a well-known group from California, who happens to have the same name the Quebec band sported in the '70s. In light of the other group's fame, the name ExCubus was adopted. Nonetheless, a hint of the former moniker appears in their proposed album title. "Mémoires incubussiennes" sees the light of day on ProgQuébec in September of 2008, bringing forth the long-awaited fruit from this classic and once-popular group. A second release, "Lagauchetière" follows in 2011. Named after the street on which the band members lived communally in the early 1970's, it too brings forth compositions from that era. This time, however, they are accompanied by compositions the members picked up during their participation in SAD and Igor. The newer members also bring forth several compositions from their former group, Coenobium. The result: an excellent album of broader compositional styles melding into a cohesive whole, and proof of these musicians' continued evolution on Quebec's progressive scene.