En mai 1972, sortant de l'École de Musique de Québec, André Duchesne, arrive à Montréal, et s'installe avec le cinéaste Jean Gagné. Ils parlent de faire de la musique et du cinéma, et font des rencontres avec plusieurs acteurs de la contre-culture montréalaise qui seront déterminantes dans l'élaboration de la musique que fera Conventum. Les compagnons de Duchesne, venant du Saguenay débarquent : Jean-Pierre Bouchard, Michel Tremblay (« Mike T. ») et Jean-Pierre, son frère. Au printemps 1973, Jean Gagné et son frère Serge trouvent un local au 1237 de la rue Sanguinet. l'ancien atelier de décors du Théatredu Nouveau Monde devenu le local de l'Association des Sculpteurs du Québec, deviendra le « Centre d'Essai Le Conventum » (CEC). Duchesne, Bouchard, et les frères Tremblay ont la responsabilité de la musique. En automne 1973, Jean-Pierre Bouchard repart pour le Saguenay alors que Bernard Cormier se joint au groupe. Ce sera la première formation de Conventum comprenant Duchesne à la guitare, Michel Tremblay aux percussions, Jean-Pierre Tremblay à la clarinette et Cormier au violon et à la guitare. Beaucoup d'improvisations et premières compositions collectives. Se succéderont ensuite le guitariste Michel Perron et les musiciens du Jazz libre du Québec, le tempsde quelques concerts.

Alors que le CEC devient un centre névralgique où se rencontrent écrivains, sculpteurs, peintres et cinéastes, l'atelier de musique se développe et quelques musiques de film permettent de composer les bases du futur répertoire de Conventum. À l'automne 1975, le groupe est formé de Duchesne à la guitare classique et aux vocal, Bouchard qui est revenu à la guitare électrique, Charlot Barbeau aux claviers, Mathieu Léger à la batterie, Michel Tremblay aux percussions, Jean-Pierre Tremblay au sax et à la clarinette, et Jacques Laurin à la basse. Cette seconde formation s'inspire du rock progressif avec unetendance vers l'orchestration acoustique. Le 8 mars 1976, Conventum fait sa première sortie publique au Café Campus. Le lendemain l'article du Jour titre: « Extraordinaire Conventum ». Après « La tournée Duguay-Conventum », et quelques spectacles dans le cadre des Jeux Olympiques d'Été 1976, le groupe se sépare sans avoir enregistré de disque.

Au mois d'août de la même année, à la Galerie de l'Arche de Jonquière, René Lussier se joint à Duchesne et Bouchard pour une rencontre historique avec le poète Alain-Arthur Painchaud. La rencontre est explosive et la décision est prise de reformer Conventum. La troisième formation comprendra trois guitaristes et un poète : Duchesne, Bouchard, Lussier et Painchaud. Jacques Laurin revient à la contrebasse et Bernard Cormier reprend l'archet. Cette fois il n'y a plus de batterie. La musique devient alors cette mixture de folklore, de rock progressif et de musique contemporaine (Béla Bartok « folklore imaginaire » et poésie). Conventum a maintenant un son unique et orchestral : une musique de chambre acoustique, dense, et élaborée. Au printemps 1977, après quatre semaines de représentations au CEC, le groupe prend la décision d'enregistrer un premier album. « À l'affût d'un complot » est enregistré au mois d'août, et plusieurs invités se joignent au groupe, dont le violoniste Charles Kaczynski et Michel Therrien au sax et au hautbois. Après quelques spectacles locaux en août et septembre incluant une semaine infernale au motel chez Tony à Amos, tout le groupe part pour la France dans le cadre de l'événement Québec à Massy qui se déroule en périphérie de Paris. Finalement, retardée par le décès d'Elvis Presley, la sortie du disque sur étiquette Le Tamanoir a lieu en novembre 1977. Officiellement il y a eu un pressage de 7000 copies, toute autre information s'étant envolée en fumée dans l'incendie qui suivit la faillite de Tamanoir.

Printemps 1978: Duchesne travaille à la fondation du Syndicat de la Musique du Québec (SMQ), une alternative à la très américaine Guilde des Musiciens, dont il devient le premier président. Painchaud quitte le groupe, suivi par Bouchard qui retourne à Jonquière en juillet pour fonder le CEM (Centre d'Expérimentation Musicale). Le groupe Conventum est désormais composé de Duchesne, Lussier, Cormier et Laurin. Duchesne démissionne du SMQ et le quatuor retourne à l'atelier. Les compositions sont travaillées et criticottées note par note, mesure par mesure. Le résultat donne une musique à « quatre voix », complexe et triturée. Le quatuor travaille dur pendant presque un an, donnant quelques concerts de plus en plus rares, incluant au Saguenay en juillet 1978. À la fin de l'été 1979, au retour d'une tournée en Belgique, Conventum réalise son deuxième album. « Le bureau central des utopies » est une production indépendante, enregistrée en septembre 1979 à St-Damase dans la maison de Gilles Garant, dans l'atmosphère pré-référendaire d'un Québec fébrile. Cet album est un travail de maturité et un hommage poélitique au Centre d'Essai Le Conventum, où, pendant sept ans, se sont concoctés les rêves d'une musique et d'un cinéma impossibles. 1500 copies de l'album sortent en mars 1980 sur Cadence, jeune étiquette dédiée au jazz. Cadence fermera ses portes quelques temps après.

En janvier 1980 : dernier concert de Conventum à La Résille, à l'Université Laval à Québec. Le groupe se sépare pour de bon. Chacun a envie de faire autre chose. Les temps sont durs pour les musiciens au Québec, avec peu d'endroits pour jouer. Dans les cafés on passe le chapeau. C'est curieusement à moment-là que Conventum commence attirer la curiosité à l'étranger. Chris Cutler, batteur de Henry Cow et fondateur de Recommended Records à Londres en Angleterre, trouve une copie de « À l'affût d'un complot » dans un magasin de Bruxelles, et exprime son désir de distribuer les disques de Conventum. C'est alors, que le groupe découvre que sa musique s'inscrit dans un courant de Nouvelle musique, malheureusement un peu trop tard. Il n'y a plus de copies disponibles de ces disques. En 1982, Recommended Records publie une compilation de New Music contenant la pièce « Commerce Nostalgique », la dernière pièce écrite par Duchesne sous le nom de Conventum. En 1986, Duchesne et Lussier produisent une réédition pour Ambiances Magnétiques (collectif fondé en 1983 par Duchesne, Lussier, Jean Derome et Robert Lepage). l'album double intitulé : « Conventum 77-79 + réédition » est pressé à 1000 exemplaires et rapidement épuisé.

En 1995, les deux albums de Conventum sont réédités sur DC sur l'étiquette Kozak, qui fermera elle aussi ses portes. Encore une fois les albums de Conventum disparaissent de la circulation mais l'occasion est idéale pour Duchesne et Lussier de numériser et remasteriser le matériel du groupe en y ajoutant des extraits de spectacles. Plus d'une décennie plus tard, en mai 2006, ProgQuébec, une étiquette à but non-lucratif spécialisée dans la réédition des musiques progressives issues du Québec des années 70, réédite officiellement les deux albums incluant les pièces live, souhaitant mettre fin au piratage du matériel du groupe, et redonner vie une fois pour toutes à la musique de Conventum.

In May 1972, after leaving L'École de Musique de Québec, André Duchesne arrived in Montreal, and hooked-up with film director Jean Gagné. They spoke of making music and films, and met with many of Montreal`s counter-culture players, which would sow the seeds for a very particular style of music that would become Conventum. Duchesne's friends from the Saguenay arrived the following winter: Jean-Pierre Bouchard, Michel Tremblay ("Mike T"), and Jean-Pierre his brother. In the spring of 1973, Jean Gagné and his brother Serge found a place at 1237 Sanguinet, the former set design studio of Le Théatre du Nouveau Monde, which had became the workshop of L'Association des Sculpteurs du Québec, and eventually the "Centre d'Essai Le Conventum" (CEC). Duchesne, Bouchard and the Tremblay brothers were responsible for the music workshops. In the fall of 1973, Bouchard returned to the Saguenay, while Bernard Cormier joined. The first line-up of Conventum was then formed, with Duchesne on guitar, Mike T on percussion, Jean-Pierre Tremblay on clarinet, and Cormier on violin and guitar, doing lots of improvisations and the first group compositions. They were joined by guitarist Michel Perron, and other musicians including the Jazz Libre du Québec, for a few shows.

While the CEC became a nerve center for writers, sculptors, painters, and filmmakers, the music workshops began to develop and several soundtracks were written, forming the basis of future Conventum material. By the fall of 1975, the group was comprised of Duchesne on classical guitar and vocals, Bouchard who had returned on electric guitar, Charlot Barbeau on keyboards, Mathieu Leger on drums, Michel Tremblay on percussion, Jean-Pierre Tremblay on sax and clarinet, and Jacques Laurin on bass. This second line-up took its inspiration from progressive rock with an acoustic orchestration. On March 8, 1976 Conventum made its first public appearance at the Café Campus, resulting in an article the next day in Jour entitled "Extraordinaire Conventum". After a tour of Quebec with Raoul Duguay called the "Tournée Duguay-Conventum", and a few shows during the 1976 Summer Olympics, this formation disbanded, having never recorded an album.

In August of that year, at La Galerie de L'Arche in Jonquière, René Lussier joined Duchesne and Bouchard for a historic meeting with poet Alain-Arthur Painchaud. The meeting was explosive and it was decided to reform the group, this time without drums. Conventum's third line-up would comprise three guitarists and a poet, namely Duschesne, Bouchard, Lussier and Alain-Arthur Painchaud, with Jacques Laurin on bass and Bernard Cormier returning on violin. Several pieces that had been written as soundtracks became part of a mixture of influences from folklore to progressive rock to contemporary/classical music (e.g. Béla Bartok "imaginary folklore" and poetry). Conventum now had a unique orchestral sound: dense, elaborate, acoustic chamber music. In the spring of 1977, after four weeks of popular warm-up shows held at the CEC, Conventum finally decided to make a studio album. "À l'affut d'un complot" was recorded in August and two other musicians joined the group: Charles Kaczynski on violin, viola and cello, and Michel Therrien on sax and oboe. Other guests appeared on vocals such as Louise Forestier and Christiane Robichaud, while Yves Laferrière helped out on the production. After performing several local concerts in August and September, including a relentless week at chez Tony in Amos, the group left for France as part of the Québec à Massy event in Massy-Palaiseau on the outskirts of Paris. Finally, after being delayed due to Elvis Presley`s death, Conventum's first album was released in November 1977 on the Tamanoir label. Officially, 7000 copies were pressed, however the true figures disappeared in a fire that followed Tamanoir's bankruptcy.

In the spring of 1978, Conventum would undergo several upheavals, while Duchesne was founding the Syndicat de la Musique du Québec (SMQ), an alternative to the US-style Musicians' Guild of which he became the first president. Painchaud left the group, followed by Bouchard who returned to the Saguenay in July to found Le Centre d'Experimentation Musicale. Conventum was now down to a quartet comprising Lussier, Laurin, Cormier and Duchesne. This magic number inspired them to return to the workshop, and construct more music note-by-note, measure by measure, resulting in complex and kneaded compositions of "four voices". Duchesne quit the SMQ, and the quartet worked hard for nearly a year while performing several concerts, including a tour of the Saguenay in July 1978. During the summer of 1979, Conventum did a wonderful tour in Belgium, and upon returning, the group decided to record a second album. It was during the feverish "pre-referendum" atmosphere in Quebec that Conventum self-produced an album about Utopia, recorded in September at the home of Gilles Parent in St-Damase. "Le bureau centrale des utopies" was a masterwork of maturity, rooted in the many film soundtracks that had been written. It was a tribute to "Le Centre D'Essai Le Conventum" where many impossible dreams of music and films were concocted, and the title was a reference to the days when the group only performed within the confines of the CEC, where all artistic activities were centralized. A total of only 1,500 copies were released in spring 1980 by Cadence, a fledgling jazz label, which soon after closed its doors.

In January 1980, Conventum performed one last concert at La Résille, at the University of Laval in Québec City, after which the group disbanded for good. By then, the members wanted to do something else, and it was hard times for Quebec musicians with few venues left to perform in, and many playing cafés and passing around the hat. Ironically, it was around this time that Conventum began to attract attention overseas. Chris Cutler, percussionist of Henry Cow and founder of Recommended Records in London, England, discovered a copy of the group's first LP in a shop in Brussels, and wished to distribute Conventum's records. It was then that the group realized that its compositions had a place in the "new music" scene, yet unfortunately there were no more copies of its albums left. In 1982, Recommended Records released a sampler featuring "Commerce Nostalgique", the last track written by Duchesne under the name Conventum. It took until 1986 for both of the group's albums to be reissued by Ambiances Magnétiques (a cooperative label formed in 1983 by Duchesne, Lussier and other musicians), on a two-record set entitled "Conventum 77-79 + Réédition". Only 1,000 copies were pressed and quickly sold-out. Duchesne and Lussier would go on to perform at many festivals, and released a flurry of albums during the rest of the `80s and `90s, including two albums under the name Les 4 Guitaristes de l'Apocalypso-bar, where they were reunited with Bouchard on guitar, and featuring Chris Cutler on drums.

In 1995, both Conventum albums were reissued on CD by the now defunct Kozak label, which allowed Duchesne and Lussier to remaster and digitize all of the group's recorded material including more unreleased live tracks. These limited pressings also quickly sold out. More than a decade later, in May 2006, ProgQuebec, a label specializing in '70s progressive music from Quebec, officially re-released both albums plus the live tracks on CD, helping to curtail the bootlegging of Conventum`s material which had taken place since, and reviving once again its timeless music.